Goldeneye est aussi admirable sur Nintendo 64 qu’il était minable sur les écrans. Première avantage : son prix. 380 balles pour une cartouche avec pile de sauvegarde, c’est Noël ! Second avantage : vous en avez pour vos brouzoufs. Goldeneye propose une déclinaison originale du doomkill. L’aspect scénaristique, d’abord. Flinguer à tort et à travers ne fera pas de vous le James Bond de la situation. Chacun des 20 niveaux flingo-déambulatoires vous impose plusieurs objectifs précis. Des clefs, des documents, des chipsets à ramasser ; des otages à sortir d’un mauvais pas ; de gros salopards à dessouder ; des courses contre la montre à remporter ; des machineries à machiner… Vous serez même initié à la conduite de char d’assaut, histoire de faire vraiment tout comme dans le film. Shooter tout ce qui bouge n’est pas la panacée. Avec Goldeneye, foin du tac-tac-tac du tac au tac, place à la tactique. D’autant que trois degrés de difficultés changent réellement l’intérêt du soft. La chairasse à canon n’est pas seulement plus coriace, mais l’IA s’élève en même temps que s’accroît le nombre de missionnettes à atteindre.
A tout égard, le jeu se révèle bourré de variété. Les paysages, les musiques, les adversaires, l’armement, les gadgets ou autres objets… L’éventail bastonnique va du simple atémis (coup porté main tendu de haut vers le bas et de manière oblique) au laser Moonraker ; les deux seules armes illimitées en munitions. Entre elles, tous les déflagrateurs d’usage sont au programme et bien plus encore. Car une des douceurs indispensable de ce Goldeneye réside dans un mode snipper qui apparaît avec certaines armes. Des calibres à viseurs et plus particulièrement un fusil à lunette redoutablissime, qui vous permet de zoomer très fort pour abattre ainsi n’importe qui à une distance surjouissive.
Coller une bastos entre les deux calots d’une salope de sentinelle qui ne se doute de rien… tout bonnement démentiel (un coup est plus ou moins nocif selon l’endroit anatomique visé). Sans compter que la salope en question peut être une de vos connaissances. Car le mode multi-joueurs de Goldeneye est une référence. Mieux vaut disposer d’un écran titanesque, mais à quatre, l’hysteria du jeu devient carrément incontrôlable. Les consolistes vont enfin pouvoir accéder à l’extase que les PCvores connaissent depuis longtemps sous le nom de jeu en réseau. Vous allez déguster et boulotter de la bastos à tous les régimes. Et sur tous les registres, puisqu’une floppée de règles multi-joueurs vous attend au détour pour égayer vos partouzes. Pour couronner le tout, c’est graphiquement assez majestueux.
Comprenez par là que je n’ai rien vu de mieux roulé sur Nintendo 64. Techniquement s’entend. Pour l’esthétique, on repassera (Natalia a une telle tronche de cake qu’elle ressemble à s’y méprendre à Scully des files X). On repassera encore pour certains heurts de l’animation lors des effets de fumée surtout (une aberration, attendu que c’est une des spécialités de la bécane). Mais on ne passera en aucun cas à coté de cette altesse ludique. Monumentalement vôtre.