Rock grandiloquent, sandwichs gras, rapports de pouvoir dans la presse kulturelle, groove de merde, il nous faut du Coca Cola : la troisième journée des Transmusicales de Rennes commence sous le signe de la gueule de bois. « You can fool some people sometimes, but you can’t fool all the people all the time »…
Après l’arrivée en fanfare d’Etienne à l’hôtel, visiblement traumatisé par un arrêt à Laval (« Le plus célèbre palindrome de France »), qui m’a quand même envoyé un texto : « putain, je suis en train de pisser dans le cul de X pendant ke Y me lèche les couilles = laval c2la balle! », et armés d’honnêtes sandwichs brie / salade béarnaise, nous nous rendons via la société des bus à l’Antipode pour assister à la prestation grotesque de Bobby Conn (lire notre portrait du 08.11.01). Avec son orchestre en cuir lavande -une référence possible à Alan Vega, présent ici même il y a dix ans environ-, il ne nous amuse pas longtemps. Papy Brossard est dans le public (il est partout), manifestement satisfait de voir le set Rocky horror picture show » de Bobby. Nous nous replions sur l’espace presse qui en sus de boissons fortes et gratuites nous permet de converser avec des consoeurs blondes et allemandes. Comme quoi notre seuil de tolérance n’a pas encore atteint le point limite zéro. Bobby Conn, flanqué de sa progéniture de six mois, y donne une des meilleures conférence de presse qu’ils nous ait été données d’entendre (extraits choisis : « Prince, c’est Dieu », « Je ne suis pas l’Antéchrist. Au début, j’y croyais, mais je me suis rendu compte que je ne vendais pas assez de disques pour ça », « Jim O’Rourke a les cheveux longs maintenant », « Tu es habillé en noir ; tu es un pessimiste ? »)
Peu après, les ibériques d’Atom Rhumba ont du mal a faire décoller leur rock’n’roll rétrograde (lire notre interview). Le groupe souffre d’une considérable déficience de son, aucun médiums, aucuns aigus, que des fréquences basses, triste sort pour leur Rock haute énergie. Sophie Guillemin, paraît-il, est à la Cité. On se demande combien de grand noirs l’accompagnent. D’ailleurs on va le vérifier rapidement grâce à la Renault Espace des sympathiques confrères employés de chez Wanadoo, en compagnie de la toujours sautillante Marie Pierre Bonniol du Nouveau Casino. Et nous tombons de haut sur une prestation ahurissante de Bertrand Burgalat flanqués des terribles AS Dragon, et de Yasmine de Novela au chant.
Paroles d’Etienne, avec une expression à la Homer Simpson : « Mais c’est la chanteuse de Lighthouse ? ».
Nous évoquons une correspondance possible entre le rock progressif et le punk rock. Le final de ce concert donnera finalement raison à la version soul, via une reprise de Smokey Robinson, où Bertrand B. se trémoussera avec une rare élégance.
Gotan Project et Modjo nous donnent envie d’aller manger une crêpe. A la sortie du concert des premiers, nous remarquons unanimement (même si nous ne sommes que deux) que les gens sont laids. Après, c’est vraiment n’importe quoi : on se perd dans Rennes à la recherche de la crêperie La Rozell (déjà citée dans notre compte-rendu d’hier), alors que nous étions juste à coté. Nous commençons a être méchamment bourrés. Après une lutte infernale contre la géographie, nous finissons par trouver la crêperie.
Là, on assiste à un clash générationnel épique sur les hauts parleur du restaurant, Jordy succédant à Trisomie 21. Il n’y a qu’en Bretagne qu’on peut entendre des trucs pareils.
La suite n’est qu’une gigantesque farce, après un saut à l’hôtel pour prendre quelques vitamines B12 (des bananes, quoi), on trace sur le Liberté où nous rigolons comme des ânes devant Zero7 : « Zero zero » eut été plus adéquat.
La preuve : Jean Noël Dastugue de Magic nous dit à propos de la prestation du groupe, « J’ai touché Dieu ». On s’ennuie ferme durant la prestation de Carl Hanckok Rux alors on abandonne toutes velléités de couvrir l’événement pour nous concentrer sur les mondanités au bar VIP…
Olivier Nuc de Aden : « Aaah, c’est toi qui travailles à 36 15 qui n’en veut ? Je ris parfois en vous lisant… ». Moment de solitude… Ses pigistes le lâchent en rigolant. Il poursuit tant bien que mal : « Les rapports de pouvoir dans la presse culturelles ne m’ont jamais intéressé… ».
Marie Pierre Bonniol du Nouveau Casino le console : « Il se la pète ce Olivier Nuc ».
Réponse de l’intéressé : « Tu es partante pour une tournante dans la cave de l’hôtel ? ».
Vincent Brunner et sa célèbre poignée de main continuent de faire des ravage dans l’espace VIP. Mathieu Malon renverse sa bière sur Etienne, rouge de confusion devant ce fan vraisemblablement homosexuel qui ne tarit d’éloges sur ses papiers dans Magic. Pauvre homme, s’il savait… Jean Vic nous fait une crise de parano, croyant que nous retranscrivons tous ses propos dans nos compte-rendus. « Tu ne te moques jamais de toi-même ? » nous dit-il.
Je réponds : « Olivier Nuc le fait très bien pour moi ».
Yasmine de Novela poursuit : « Tu sors ton album avec Alan Gac ? ». Les rumeurs vont vite, les filles sont des pipelettes. Du coup, j’essaye d’éviter Alan Gac autant que je peux.
Alexandre, ou je ne sais plus qui / on s’en fout, de Technikart me dit que le litige opposant Tek et Chro n’est qu’une histoire de fric et de pub. Plus tard, nous le soupçonnons de nous avoir subtilisé notre paquet de Marlboro Light. Nous voilà obligés de taxer des clopes à Mathieu Malon qui n’en demandait pas tant. Plus tard, séance de Quizz musique haute en couleur (« Citez-moi un groupe de hardcore américain dans lequel joue Guy Pellegrino ? »). Nous dissertons ensuite sur la glorieuse figure de Raymond Pellegrin (héros de Chateauvallon).
Marie Pierre Bonniol nous quitte en disant : « Si je ne trouve pas d’autres amis, je vous rejoins »… Sur ces douces paroles nous nous finissons héroïquement aux merguez frites sauce pita. Sans commentaires. C’est déjà demain.
Les Trans 2001, vous y étiez, vous n’y étiez pas. Qu’importe, réagissez sur le forum de Chronic’art…
Lire :
le compte-rendu du 28.11.01
le compte-rendu du 29.11.01
le compte-rendu du 01/02.12.01