Vive nous ! : un titre en forme d’autocélébration qui reflète mal le ton modeste du film de Camille de Casabianca. D’ailleurs, il n’y est question pour l’essentiel que de trois copines et d’un tatami. Clara (Emmanuelle Devos) est une jeune arriviste, gérontophile pour le fric et le pouvoir. Annette (Michèle Bernier, très bien), elle, est plutôt du genre bonne vivante tendance nympho. Enfin, Valérie (Camille de Casabianca), la plus naïve du lot, se retrouve contre toute attente en pleine crise conjugale. Pour lutter contre le stress ambiant, une seule solution : s’inscrire au club de judo le plus proche…
Sur bien des points, Vive nous ! frise la comédie catastrophe. L’abondance de poncifs n’est pas pour rien dans cet échec, comme si, entre la salope écervelée (Emmanuelle Devos est pathétique) et le bourgeois ridicule (Thibault de Montalembert, no comment), il n’y avait de place que pour la caricature poids lourd. De façon plus triste encore, le film enchaîne avec une insistance rare les situations inutiles et les gags qui tombent à plat. Un exemple trié sur le volet : le mari de Valérie, allergique au pollen, éternue au moins dix fois, jusqu’à ce que l’effet comique raté finisse par faire pitié. De ce fait, Vive nous ! s’avère aussi drôle qu’un mauvais sketch d’Anne Roumanoff.
Pourtant, ce gynécée en kimono n’est pas dénué d’un certain charme. Certes, cela ne tient pas à grand-chose : le jeu atypique de Camille de Casabianca, des raccords hésitants, quelques idées enfantines (comme un ours en peluche doué de vie), et, surtout, une jolie séquence finale nimbée de blanc… Bref, un ensemble qui confère au film une fragilité touchante, loin de l’agression à laquelle nous ont habitués les comédies françaises contemporaines. Contre l’obsession de la vitesse et la vulgarité à tout prix, la cinéaste propose une alternative maladroite mais apaisante. Il ne reste plus qu’à transformer l’essai…