Prague, 1989, révolution intime sur fond de « révolution de velours ». Ex-violoncelliste de la Philharmonie viré pour divergences politiques, Louka est un célibataire endurci et bougon, qui vit, comme nombre de ses compatriotes, de petits arrangements… avec les morts -il joue pour les enterrements au crématorium de la ville ! Pour éponger ses dettes, il épouse une Russe aussi vite disparue qu’elle était apparue, lui laissant en dot un gamin de six ans avec qui il va devoir cohabiter…
Les Américains auraient-ils donc été plus sensibles à la poésie slave qu’à l’esprit français pour décerner à ce Kolya plutôt qu’à Ridicule l’oscar du meilleur film étranger 97 ? Ou auraient-ils reconnu la délicatesse et l’émotion d’un scénario qui, réalisé outre-Atlantique, serait devenu à coup sûr un mélo dégoulinant de sentimentalisme comme ils nous en livrent jusqu’à l’écœurement ? En tout cas, voilà ce qu’il est convenu d’appeler un « joli film », subtilement raconté, dirigé et mis en scène, un peu longuet sur la fin mais sans jamais aucun débordement de pathos, et formidablement campé. De 7 à 77 ans.