On pouvait avoir peur d’un film qui réunissait William Hurt et Jason Priestley, superstar iconique du sitcom américain Beverly Hills, et conjecturer davantage sur la sénilité latente du respectable acteur anglais, que sur le potentiel de ce « beau gosse » irritable. Il n’en n’est rien. Amour et mort à Long Island donne un juste rôle à chacun des acteurs et l’on sera surpris de voir Jason Priestley en acteur de série B, idolâtré par un vieil écrivain anglais, se débrouiller comme il le fait.
Fable charismatique sur la solitude de l’artiste, la modestie et la légèreté de ce film sont particulièrement bienvenues en ce début d’été. On appréciera surtout la première partie du film, lorsque le notable écrivain anglais va au cinéma voir une adaptation d’un de ses confrères et qu’il tombe par erreur sur Hot Pants 2, un film ridicule où figure le jeune esthète. De fil en aiguille, une réelle passion naîtra pour le pseudo acteur, conduisant Hurt à s’acheter un magnétoscope puis une télé (découvrant que celle-ci est aussi nécessaire), pour ne louer que les navets dans lesquels son idole s’illustre. N’en tenant plus, le héros prend des vacances précipitées à Long Island où habite cette superstar des jeunes, bien décidé à faire sa rencontre. On conviendra que le reste de l’histoire est très convenu et que la fin, très académique est facilement prévisible. Mais ce film reste très agréable à regarder et ne souffre d’aucune prétention. La sagesse du spectateur, surtout en ce début de période, où les films sortent souvent des placards poussiéreux de la production , l’encourage parfois à ne pas demander plus.