His name is Brosnan, Pierce Brosnan, et ce nom-là ayant rapporté à l’héritière Broccoli, entre autres, quelque 350 millions de dollars au box-office mondial (le plus gros jackpot 007 de tous les temps), l’examen de passage de smok’ fut jugé tout à fait concluant : James-Connery-Bond avait enfin trouvé digne successeur… Qu’on nous permette, à ce stade, de ne pas faire écho à la vox populi, et qu’offense pas notre Sean chéri en le comparant à cet ersatz de gentleman-espion, complètement coincé du c.. (et du reste) et portant à l’évidence tout le poids des billets verts sur ses épaules. Oui, pour tout vous dire, on le préférait mille fois dans sa redingote plus légère de Remington Steele, et quitte à choisir un héritier (improbable) à Sean Connery, on choisit plutôt le very british Timothy Dalton…Pour le reste, cet opus 18 des aventures de l’agent 007 restera parmi les assez bons crus, nettement meilleur que le précédent, c’est sûr, mais définitivement estampillé action movie, où l’on gagne en coups de pétard et explosions assourdissantes ce que l’on perd en esprit… Que sont les James Bond girls devenues ? Mais les temps changent, et le méchant Soviet, lui aussi, a (enfin !) disparu, cédant sa place à une variante mégalo-belliqueuse de Ted Turner (Jonathan Pryce, parfait), prêt à tout jusqu’à tuer sa femme (Teri Hatcher, un p’tit tour par le lit de Bond et puis s’en va) et déclencher un conflit mondial pour faire régner son empire sur la planète… Idée de départ séduisante, avec, en filigrane, un début de réflexion sur le pouvoir des médias, mais aussi vite abandonnée, au profit d’une course-poursuite pétaradante d’une heure trente, dûment (…longuettement) sponsorisée par BMW -les meilleures scènes, comme les meilleures plaisanteries, sont souvent les plus courtes, M. Spottiswoode !-, et où, qui plus est, Brosnan-007 se fait allègrement voler la vedette par une percutante collègue pékinoise (alias Michelle Yeoh)… on ne s’en plaindra pas !Bref, même si l’on conviendra volontiers, avec tous les distingués flemingophiles, que Bond n’est plus tout à fait ce qu’il était (hormis… le générique, superbe), les lois du genre et exercices imposés sont à peu près respectés et on regarde, avouons-le, ce Demain ne meurt jamais avec la même jubilation que l’on regarde, à chaque diffusion télé, Docteur No et autres Goldfinger… on attend déjà celle de ce Bond de Noël avec impatience !
Demain ne meurt jamais (Tomorrow never dies)
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