Qu’a cru SimBin, studio réputé, à défaut d’être célèbre, pour ses titres GT-R sur PC, en important l’une de ses productions sur Xbox 360 ? Qu’une simulation automobile PC – comprendre complexe et austère – serait soluble dans une logithèque console ? Mauvaise inspiration. Saupoudrer de presque perceptibles retouches cosmétiques, y mélanger les promesses d’un pilotage pointu mais accessible, le chauffer sur Xbox Live, rien n’y fait, ce Race pro finit inévitablement comme un dépôt sale au fond d’un verre. Probablement inoffensif, mais suffisamment suspect pour inciter à se pencher sur sa composition. Son rendu visuel tout juste décent ? Il ne saurait l’éliminer sur le terrain de la simulation. Son mode carrière sans âme et sans surprise ? Idem. Son manque de contenu, et donc de variété ? Là, ça commence à fâcher. Plus grave, des bugs biaisent un mode « contre la montre » au coeur des préoccupations des joueurs visés ici. Mais le pire est à venir. Des problèmes techniques plombent les affrontements multijoueur sur Internet, jusqu’à altérer, parfois, la conduite. Lag, déconnexions et chute de la fluidité d’affichage ont déjà clairsemé les serveurs.
Alors, que reste-t-il à Race pro ? La qualité du pilotage, point fort concédé a priori à toute production sortie des ateliers SimBin ? Sacrifiant le plaisir sur l’autel du réalisme, elle se démystifie d’elle-même. Probablement la faute au manque de sensations. Les freinages passent inaperçus avec la quasi-totalité des voitures (qui vont de la Mini à la F3000 – une exception à la règle), et l’on ne sent pas le train arrière de sa voiture se dérober avant qu’il ne soit trop tard. Dès lors, seule une approche froide du pilotage sauve du bac à sable. Déplaisant, et incohérent avec un mode « carrière » qui ne permet pas de faire de vrais essais avant les courses. Un pilotage de pointe livré à l’improvisation sur un circuit que l’on découvre pendant la course ? Original…
La simulation jusqu’au-boutiste Iracing, sur PC et sur abonnement mensuel de 20 $, prouve que le réalisme peut s’accorder au plaisir. Difficile, alors, de ne pas tiquer face au contrat proposé par SimBin, qui nous reprend d’un côté ce qu’il donne de l’autre. Son Race pro échoue sur les plages de sa terre promise, le jeu de course subtil et sélectif sur Xbox 360, déjà fermement campée par un concurrent. Doit-on citer Forza motorsport 2, plus beau, plus complet et dont l’infaillible popularité garantie toujours la jouissance de courses onlines impeccables ? Oui, pour assurer qu’au désagréable, Race pro joint l’inutile.